Les aventures en train de Sacha…
Nous vous en parlions il y a quelques temps (lire l’article précédent), Sacha est parti pour un long voyage en train avec son papa, Franck. Pour offrir ce merveilleux cadeau à son fils, Franck a travaillé dur ! Dans un premier temps il a lu « Le tour du monde en train » de Philippe Mélul, directeur de l’agence Altiplano. C’est à la suite d’un… tour du monde en train (!) réalisé dans les années 95 que Philippe publie un récit de son voyage, aux éditions Cherche-Midi. (Photo de Franck Boucher ©)
Après avoir parcouru le livre de A à Z, Franck entre directement en contact avec lui pour obtenir de bons conseils. Puis il se rend compte que depuis 1995, bien des choses ont changé ! Beaucoup de trains n’existent plus, les frontières se sont modifiées, et dans certains pays, on a même abandonné le rail ! Du coup, bien qu’inspiré de celui de Philippe Mélul, l’itinéraire de Sacha et Franck est un peu différent.
Partis le 10 Mai dernier, ils sont de retour en France après avoir achevé la première partie de leur périple. Sacha devant être suivi médicalement, il n’est pas possible de faire ce tour du monde d’une traite.
La ligne Nice – Moscou
C’est à Nice que débute la première étape de leur grand voyage. Ils prennent leur premier grand train, direction Moscou, la plus grande ville d’Europe ! Ils découvrent alors, entre autres, la place Rouge et la cathédrale Saint Basile.
Après avoir visité la capitale russe, Franck et son fils rejoignent Saint-Pétersbourg en train. Là-bas, ils sont accueillis en musique par des retraités musiciens. Pour Sacha qui adore la musique comme tous les enfants atteints du syndrome de Williams & Beuren c’est un vrai régal. Leur journée se poursuit alors par une balade sur les canaux de Saint-Pétersbourg et le lendemain, ils visitent le Palais Royal et assistent même à un ballet de Tchaïkovsky ! « Un spectacle fabuleux » selon Franck. Sacha est lui aussi très content de cette représentation.
Le transsibérien, de Moscou à Irkoutsk
Ils retournent alors à Moscou pour monter à bord du Transsibérien, ce fameux train qui relie la ville de Moscou à Vladivostok, à l’extrême est du pays. Mais Sacha et Franck ne vont pas jusque-là, ils s’arrêtent à Irkoutsk, ville de Sibérie Orientale située à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du lac Baïkal. Sur les bords du lac, ils découvrent Listvianka, une jolie petite ville de 1800 habitants.
Puis, Sacha et son papa se rendent au datsan d’Ivolguinsk, un temple bouddhiste situé en de l’autre côté du lac, près du village de Verkhniaïa Ivolga. Cette étape n’était pas prévue. C’est un ami rencontré dans le train Nice-Moscou qui leur a suggéré.
La légende veut qu’en 1927, un moine du datsan, Dashi-Dorzho Itigilov, se serait assis dans la position du lotus, aurait commencé à faire la prière du mort, et serait mort en semi-méditation. Trente ans plus tard, pour accomplir sa volonté, ses disciples auraient exhumé son corps et l’auraient trouvé exempt de signes de décomposition, comme si Dashi-Dorzho était mort quelques heures auparavant. Quelques années plus tard, en 2002, des scientifiques et pathologistes examinent à nouveau le corps. Là encore leur rapport est clair : le corps est parfaitement préservé, sans aucun signe de décomposition au niveau des muscles, des tissus internes, des épithéliums et de la peau, alors même qu’il n’a jamais été embaumé ou momifié.
A l’intérieur du datsan, de magnifiques exemplaires d’antique art bouriate (sculptures, objets rituels, peintures thangkas) sont rassemblés et préservés. L’un des trésors du monastère est une collection d’anciens manuscrits bouddhistes en langage tibétain.
Le transmongolien, d’Oulan-Oude à Pékin
Que le temps passe vite ! Depuis Oulan-Oude, Sacha et Franck doivent reprendre le train direction Oulan-Bator. Après une journée de repos dans la capitale mongole, ils partent pour la réserve de chevaux sauvages de Prejwaski à Khustain Nuruu. Ils passent alors deux jours en yourte, chez une famille d’éleveurs.
Ces quelques jours passé en compagnie de cette famille sont formidables. C’est le sourire aux lèvres que Sacha reprend le train (le trans-mongolien) pour rejoindre Pékin. Encore de belles choses à découvrir ! Le Palais Impérial, la Grande Muraille de Chine…
Puis vient le tour de Shangai, la ville la plus peuplée de Chine. Au programme : visite de la ville et de ses galeries d’art, spectacle d’acrobates, découverte du village traditionnel de Zhujiajiao, balade en barque le long des canaux…
« Dormir, manger, jouer, lire et surtout regarder le rail qui n’en finit pas de défiler ! Nous nous sommes enfoncés non stop dans le cœur de l’Europe qui petit à petit s’est transformé en antichambre de l’Asie… Nous gardons en souvenir l’entrée en Biélorussie et cette militaire qui à notre contrôle a carrément interdit au train de repartir face à notre histoire, comment comprendre qu’un père puisse emmener sont fils différent et passionné de train au bout du monde, juste pour lui faire plaisir, alors qu’en Biélorussie Sacha serait enfermé dans un asile pour fous ! » raconte Franck. Mais ce qu’ils retiendront par-dessus tout ce sont de belles rencontres et découvertes… (Photo de Franck Boucher ©)
En attendant, c’est une histoire à suivre. Prochaine étape : l’Afrique, si la santé de Sacha le permet. Pour soutenir Franck et son fils n’hésitez pas à vous rapprocher de l’association Générêves. Et pour d’autres infos, retrouvez-les sur leur blog.