Aujourd’hui, nous laissons la parole à l’un de nos clients, Patrick, qui a récemment voyagé en Italie avec nous. Il partage avec nous son expérience et ses impressions.
« C’est un voyage dont nous rêvions depuis un moment. Nous avons potassé le guide vert et le guide du routard, optimisé les dates : ni trop chaud, ni trop froid. Ça ne pouvait que bien se passer. Effectivement, ça commence bien : grève des contrôleurs aériens le jour du départ, nous obligeant à partir trois heures plus tôt. La chance est bien là. Nous allons pouvoir nous balader, respirer l’air de la ville. Le taxi nous donne déjà un aperçu de ce qu’est une rue à Florence : elle appartient aux piétons, c’est-à-dire aux touristes. Les taxis doivent se frayer un chemin, les sirènes des ambulances doivent hurler. Bientôt, nous serons aussi des piétons. Surtout, ne pas se perdre de vue, car les courants peuvent vite vous emporter.
C’est comme un couloir de métro aux heures de pointe, en moins pressé, avec des lunettes de soleil, des perches à selfies et des cornets de glace en plus. Notre hôtel B&B est bien situé, à dix minutes à pied du Duomo. Hôtel de charme, c’est-à-dire sans ascenseur, mais avec des escaliers en marbre. On ne peut pas tout avoir. Florence est une ville où il est facile de se repérer. Le Duomo est à l’Est, donc vers l’Ouest, direction le Palais des Offices, le Ponte Vecchio, l’Arno. Tout cela se fait facilement. En un après-midi, nous avons repéré les lieux. Le soir, nous nous offrons un petit restaurant hors des sentiers battus, car nous ne sommes pas venus en Italie pour manger des pizzas et des pâtes. Par contre, les menus ne sont pas toujours faciles à comprendre. Alors, nous nous lançons. Nous demandons des explications, nous baragouinons en anglo-franco-italien. C’est presque un jeu de devinettes.
Vendredi matin, une guide est prévue pour visiter la ville. D’origine marocaine, elle vit à Florence depuis des années. Très agréable. Nous passons plus d’une heure au marché couvert. Notre curiosité culinaire nous pousse à découvrir ce que cette ville se met dans l’assiette, et cela nécessite souvent des explications, la guide nous sert de traductrice. L’après-midi est consacrée à la visite du musée des Offices. Ça commence par une course d’orientation : arriver avec un billet réservé devant la bonne porte et dans le créneau horaire imparti, sous une pluie qui commence à tomber. Il y a plusieurs portes avec des files d’attente diverses. Un conseil : ne pas suivre les indications des officiels. La bonne porte se trouve dans une petite rue adjacente, où l’on échange la réservation contre un billet.
Nouveau problème : refaire la queue avec ceux qui n’ont pas réservé. La solution est de s’imposer, de faire semblant de connaître quelqu’un, de se donner une mine pour passer en caisse prioritaire. Le directeur du musée des Offices, un Allemand paraît-il, s’est fixé pour but d’ouvrir ce musée au plus grand nombre. Il a un sérieux problème de gestion des flux à résoudre. La visite relève plus de la brasse de coudes et de l’écrasement de pieds, surtout dans les salles réservées aux stars de la Renaissance, où le tourisme de masse s’agglutine, fait un selfie devant le chef-d’œuvre au lieu de le contempler.
Dimanche matin, visite de la galerie de l’Académie. Là encore, il y a foule, mais le David de Michel-Ange, avec ses 5 mètres de haut, se voit de loin au-dessus du nuage de selfies. Les retables du 1er étage attirent heureusement moins de monde et ils méritent le déplacement. Nous traversons ensuite le centre à pied jusqu’au Ponte Vecchio, puis au Palazzo Pitti. Après un restaurant en face du Palazzo, nous attaquons la face Nord des jardins de Boboli. La journée est agréable. Les jardins manquent de bancs à l’ombre, d’autant que c’est dimanche, mais le site est vaste et la foule s’éparpille sur les gazons. Monter jusqu’au belvédère permet d’avoir une jolie vue sur la campagne toscane et de dominer la ville. De retour, après plusieurs kilomètres à pied, une bonne glace est bien méritée.
Le bilan du séjour à Florence est enthousiasmant pour la richesse artistique de la ville, mais frustrant de n’y avoir consacré que 4 jours et demi. Il faudrait y passer au moins une semaine, choisir une saison moins chargée (début mars ? automne ?), mieux anticiper les contraintes logistiques et mieux équilibrer visites libres et réservées.
Les trois autres jours sont réservés à trois villes différentes. Pas de visites programmées. Rien ne nous presse et les trains sont à l’heure. Le voyage vers Pise se déroule sans encombre. Nous restons autour de notre B&B, situé à deux cents mètres de la Piazza dei Miracoli (Duomo, tour Penchée, Battistero). Il y a certes du monde, mais le terrain est vaste. Nous faisons également le tour par le chemin de ronde de l’ancienne enceinte du 12ème siècle, qui permet de prendre de la hauteur, d’admirer les jardins privés et d’avoir une vue jusqu’au Monte Pisano. La ville est agréable, les gens sont sympathiques. Lucques offre une expérience similaire. Il faut se laisser aller à déambuler dans le vieux Lucca, entre ses murs d’enceinte, pour admirer les ruelles et les places, mélange de gothique et de Renaissance, ou encore les chênes verts plantés en haut de la maison-tour Guinigi.
Nous sommes le 30 avril et il fait chaud. Le 1er mai, jour de pluie, nous reprenons le train pour Sienne. Ce train est bondé, un omnibus avec une dizaine de stations. Nous passons 1h30 debout. À Sienne, il tombe des cordes. Contrairement à Pise et Lucques, il n’y a pas de distributeur de tickets de bus à la sortie de la gare. Nous perdons une bonne demi-heure à trouver où les acheter. Nous croyons l’affaire réglée en montant dans le bus, mais erreur : à l’avant-dernière station, le chauffeur fait un virage à 180 degrés, et nous voilà partis dans un périple non prévu, nous éloignant de plus en plus de notre destination. Grâce à Google Maps, nous reprenons espoir de ne pas finir aux objets trouvés.
Après une heure de périple, nous finissons par descendre à l’arrêt prévu, il est plus de 14h. Un bar à vin tout proche accepte gentiment de servir des touristes trempés et affamés. Cela en valait la peine. C’est le meilleur repas du voyage. On nous indique même où trouver la bonne porte pour notre hébergement. L’endroit a vécu et a son charme. Le propriétaire, un homme âgé, nous remet la clé et un plan illustré de la ville qui ressemble à une carte aux trésors. Le temps maussade ne nous empêche pas de ressortir. Même sous la pluie, Sienne est magnifique. Les couleurs, les ruelles, le Duomo, la Piazza del Campo. Cela donne envie de revenir plus longuement. Et bien sûr, comme toujours, une bonne glace s’impose pour conclure ce voyage.
En résumé, ce périple un peu conçu en mode « best of » et en accéléré reste un enchantement. Nous envisageons déjà de revenir pour passer plus de temps autour de Sienne et explorer la Toscane profonde. Ce qui supposera une autre organisation, un périple en voiture, pour explorer les villages et petites villes, et visiter de façon plus libre. »
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