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Sogamoso Colombie

Je souhaite aujourd’hui écrire sur deux légendes que j’ai découvert dans la région de Boyaca. Ces contes sont tout deux liés au peuple Muisca, une communauté pré-colombienne également appelée les Chibchas.

La légende de l’El Dorado est colombienne

Beaucoup parle de la conquête de l’El Dorado, mais savez-vous vraiment quelle est la véritable histoire ? L’obsession de la découverte de l’or pour des jours meilleurs concerne beaucoup d’époques, d’ethnies et de lieux.

Ce que je ne savais pas, c’est que l’origine de cette légende prend forme dans la région de Boyaca en Colombie au XVI siècle. Elle survie depuis des siècles et se transmet aujourd’hui à toutes les générations comme gage de fierté du patrimoine colombien.

De la poudre aux yeux

À cette époque, nombreux sont ceux qui entendent parler du nouveau monde et de ses montagnes d’or. On se met alors à rêver à ces contrées lointaines et de leurs trésors les plus scintillants. Le peuple espagnol débarque alors sur le continent d’Amérique du sud en longeant le fleuve Magdalena depuis la côte caribéenne. Il entend parler de l’existence d’une lagune sacrée du nom de Guatavita qui se situe dans les terres. On raconte qu’une cérémonie sous le nom de « valsa Muisca » s’y déroule.

Musée de l'Or Bogota Colombie
Valse muisca du musée de l’or de Bogota

Un jeune descendant cacique (nom utilisé pour le souverain local) se voit enfermé dans une cave des semaines afin d’être purifié. Il s’enduit de miel et de graisse de tortue, puis se recouvre d’une faible quantité de poussière d’or et de bijoux en or et en émeraude comme l’on fait ses ancêtres.

Une vision différente de la richesse

Ses disciples le conduisent sur un radeau et rament jusqu’au milieu du lac. En offrande aux dieux, le cacique se jette alors dans le lac de Guatavita pour rendre à la terre ce qui lui appartient.

On dit que, depuis la rive, l’homme ressemble à un dieu et on le surnomme «El Dorado». Le paradoxe est, qu’à cette époque, c’est le sel et non l’or que vénéraient les Muiscas. On vantait ses vertus de conservation et sa valeur d’échange. Avec les éléments comme le soleil, la lune et la terre, ils fondaient les principales croyances de la culture Muisca. L’or, lui, se destinait seulement aux offrandes lors des cérémonies.

Temple du soleil Sogamoso Colombie
Temple du soleil, vestige de la culture Muisca (musée archéologique de Sogamoso)

L’appropriation du nouveau monde

Les Espagnols ne rencontreront jamais ce chef cacique dont on entend parler jusqu’en Europe. Cependant, ils découvrent bien le lac Guatavita et tentent de le vider (on note la date de 1545 pour cet événement même si plusieurs discours diffèrent). Lorsque l’eau fut retirée, des pièces d’or apparaissent le long des rives mais sans le moindre trésor. Si cette histoire ne réveille pas votre côté aventurier et ne vous donne pas envie de partir en Colombie

La pièce maîtresse du radeau Muisca s’expose aujourd’hui au musée de l’or de Bogota, dans la salle consacrée aux offrandes. On la considère comme l’une des plus réputées du musée pour son raffinement. Elle représente les origines du mythe de l’Eldorado.

Des croyances qui persistent

Il existe beaucoup d’autres légendes chez les Muiscas, comme celle de la déesse Bachue. Sortie d’une autre lagune sacrée (Iguaque), elle s’accouple avec son fils. Elle apprend à ses enfants comment cultiver la terre et développer le peuple muisca avant de retourner dans le lac et se transformer en serpent. Elle est à l’origine de la race humaine.

Temple du soleil Sogamoso Colombie

Les Colombiens puisent encore aujourd’hui dans ces légendes qui font sens dans leur quotidien. Ils croient aux éléments du soleil, de la lune et de la terre comme éléments de fertilité. Ils possèdent également de nombreuses eaux thermales où ils pratiquent des soins en rapport avec la légende de Bachue.

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Tags : recits de voyagetraditionsvoyage colombie

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