Expérience inédite en terre mapuche !
Après plusieurs étapes entre Cañete et Contulmo pour pratiquer différentes activités de pleine nature comme du rafting sur le Rio Carampague. Où encore du canopy au-dessus du lac Lanalhue et la fameuse balançoire géante « el Columpio Gigante » entre 2 vallées, nous atteignons les rives du lac Lleu Lleu. Nous sommes alors accueillis par la communauté Mapuche Nagche. C’est ici que débute notre véritable expérience en terre mapuche !
La tonte des moutons
L’accès à la cabaña se mérite ! Pour y arriver, on parcourt plusieurs kilomètres de pistes en sous-bois avant de déboucher sur le fameux lac Lleu Lleu, réputé pour être LE plus pur d’Amérique Latine ! L’immersion est immédiate : dès notre arrivée, on participe aux activités agricoles du moment. Ce soir, c’est la tonte des moutons que l’on pratique. Entre grosses lacunes techniques et crainte de blesser la bête, ce fût assez sportif, mais très intéressant !
Relaxation dans un bain chaud
A la nuit tombée, une belle surprise nous attend ! En effet Neftali Nahuelqueo, le représentant de la communauté, et ses amis de la communauté nous conduisent un peu plus bas. Au bord du lac, dans la forêt d’eucalyptus où l’on peut apercevoir un bain norvégien laissant échapper des effluves de plantes médicinales. Ce fut un très bon moment, riche de sens et de découvertes.
Durant notre séance de relaxation dans les eaux chaudes, Hector, membre de la communauté vêtu de son poncho traditionnel, entonne les premières notes de chants en «mapudungun» (nom donné à la langue mapuche). Entre prières et salutations aux différents esprits de la nature. Après ce rituel cérémoniel, il nous explique les fondements et les grands principes de la philosophie Mapuche. De façon générale, ils se basent sur le rythme de la nature, du soleil et de la lune. Un esprit anime chaque élément contenu dans la nature : on ne peut traverser un ruisseau, sans en faire la demande spirituelle explicite à travers un chant. Les rêves font également partie intégrante de leurs croyances. Selon eux, ils sont le reflet de notre âme, et permettent d’anticiper les actions à venir.
Immersion dans una famille mapuche
Riche de ces nouvelles connaissances, je prends désormais la route pour rejoindre la famille qui va m’accueillir pour la nuit. Il est presque 23h lorsque j’arrive chez Silvana et Herito et leurs 2 enfants. Quel agréable moment passé en leur compagnie ! Nous échangeons longuement sur leur mode de vie, leur quotidien, les longs trajets que font les enfants pour se rendre à l’école la plus proche.
Après une bonne nuit de sommeil, me voilà fin prête pour assister aux travaux de la ferme ! Ce petit coin de campagne est absolument magnifique. Ainsi leur jolie maison colorée est entourée d’une grande prairie où broutent tranquillement les chevaux. Il est l’heure de la traite, Herito et moi conduisons les vaches à la ferme. Le charmant grand-père, plein de vie, nous rejoint et me voilà au cœur de l’action! Accroupie au pied de la belle ‘Margarita’, en train de tirer sur ses mamelles, le plus délicatement possible, pour que la production de fromage du jour puisse être assurée !
Une journée atypique
Cette journée sera ponctuée de nombreuses activités de découverte et de partage avec le peuple mapuche. C’est d’abord en kayak que l’on traverse le lac Lleu Lleu. Tel une mer d’huile en cette belle journée de printemps, pour rejoindre l’autre rive où nous attendent nos chevaux.
Puis, randonnée équestre sur les pistes caillouteuses jusqu’à notre prochaine halte : la maison de la « Machi », guérisseuse Mapuche. Cette belle dame âgée d’environ 70 ans n’a pas l’habitude de recevoir des touristes. Elle parle peu mais son regard laisse transparaître une grande bienveillance envers autrui. Les femmes chamanes sont sollicitées pour soigner le corps et l’esprit de ceux qui en ont besoin. Grâce aux plantes médicinales et à l’énergie de la terre. Elles pratiquent une médecine traditionnelle dont plusieurs hôpitaux chiliens s’inspirent désormais.
Nous clôturons ce séjour en terre Mapuche par un succulent déjeuner pris dans une magnifique petite crique sauvage au bord du lac. Les femmes de la communauté ont préparé des plats typiques : le catuto (galette de blé cuit) et la sopaipilla (sorte de beignet frit) qui font office de pain. Le merkén, condiment à base de piment séché et de graines de coriandre, est très présent dans la gastronomie mapuche.
Un problème aussi bien écologique que culturel
Je ne saurais terminer cet article sans parler du problème majeur auquel est confronté le peuple mapuche depuis des décennies. De nombreuses sociétés privées d’exploitation minière et forestière ainsi que des projets hydroélectriques de grande envergure ont mis à mal cette région du Chili appelée « Araucanie ».
Les forêts natives, où vivent les familles Mapuche, ont été rayées de la carte et remplacées par des milliers d’hectares de plantations de pins et d’eucalyptus. Dont la culture intensive n’a de cesse d’appauvrir les sols et de rendre les terres infertiles. Ce peuple, pourtant pacifiste par nature, en vient parfois à se révolter à travers des conflits contre les exploitants. Il tente de lutter à son petit niveau pour remédier à cette destruction massive de l’environnement naturel. Espérons qu’une prise de conscience rapide puisse faire évoluer positivement ces beaux projets de tourisme équitable tel que le propose ici la communauté Mapuche Nagche.
Je tiens encore à remercier Neftali, Herito, Silvana et tous les intervenants de la communauté qui nous ont permis de découvrir la richesse et l’authenticité du peuple Mapuche.
Après avoir quitté la chaleureuse communauté Mapuche, me voici repartie pour l’Isla Mocha.
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