Le mois dernier, dans le nord de l’Equateur, à trois mille mètres d’altitude, des forteresses Incas bâties cinq siècles auparavant ont été découvertes aux abords d’un volcan éteint, le Pambamarca.
Elles témoignent d’une guerre menée par les Incas, peu avant l’arrivée des conquistadors espagnols dans les Andes.
Incas contre Otavalos
Les archéologues ont identifié ce qu’ils pensent être une vingtaine de forteresses construites par les Incas. Ainsi que deux forts bâtis par les Otavalos de l’Équateur.
Otavalo est le nom d’un peuple indigène du pays, mais également le nom d’une ville située à quelques kilomètres de la capitale, Quito.
Ces découvertes laissent penser que les histoires rapportées par les chroniqueurs espagnols, lorsqu’ils sont arrivés en Amérique du Sud au XVIe et XVIIe siècle, sont en partie vraies.
Selon eux, le souverain Inca Huayna Capac voulait conquérir les Otavalos grâce à une puissante armée. Espérant ainsi une victoire dans les plus brefs délais.
Il ne se doutait pas une seule seconde qu’il se lançait dans une bataille longue de dix-sept ans…
Au XVIIe siècle, le missionnaire espagnol Bernabé Cobo expliquait dans son livre, « Histoire de l’Empire Inca », que les Otavalos trouvaient leur force insuffisante pour contrer les Incas.
Ils décidèrent alors de se retirer et créèrent une immense forteresse. Plus loin il ajoutait que Huayna Capac avait ordonné à ses hommes de l’assiéger et de la bombarder continuellement.
Cependant, les Otavalos luttèrent avec une ferveur telle que les Incas finirent par lever le siège, après avoir perdu beaucoup d’hommes.
Défaite des Otavalos
Ce n’est qu’après de nombreux assauts que les Otavalos fuirent leurs bastions.
Témoin de la violence des affrontements, Cobo écrivait: « l’Inca a ordonné à ses hommes de couper la gorge des ennemis sans pitié lorsqu’ils les attrapaient et de jeter les corps dans le lac.
Après cela, l’eau du lac est devenu si sombre avec le sang versé qu’il a reçu son nom actuel: Yahuarcocha, ce qui signifie lac de sang ».
Les forteresses découvertes sont en pierre, et à l’intérieur, des armes Incas ont été retrouvées. Quant aux deux forts Otavalos, ils sont constitué d’une matière volcanique résistante appelée cangahua. Des fouilles supplémentaires doivent être faites pour éclaircir l’histoire de ce site. Jusque là, les archéologues n’ont pas trouvé de preuve de l’existence d’un conflit. Surtout ayant conduit à la destruction des sites Otavalos…
La poterie Otavalo a continué à être utilisée dans la région. Ce qui suggère alors que leur culture a subsisté encore quelques temps.
De fait, certains émettent l’hypothèse selon laquelle une partie des Otavalos aurait décidé, après de longues années de guerre, de jeter les armes ou de s’allier avec les Incas.
Les décennies suivantes, les espagnol investirent l’Equateur et le Pérou, amenant avec eux la variole et la poudre à canon… C’est alors que les Incas disparurent à leur tour.
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