Après avoir visiter Buenos Aires, me voici en Patagonie !
El Calafate – un bon bol d’air pur !
Après 3h de vol nous arrivons dans un endroit désert, rien à perte de vue, l’aéroport est minuscule. J’avais oublié cette sensation de no man’s land. Il faudra une vingtaine de kilomètres pour rejoindre le centre de El Calafate, un village qui s’est bien agrandit depuis 2005 (dernier voyage) mais qui reste tout de même à taille humaine. Le vent souffle c’est incroyable et je crois qu’il n’a jamais cessé de souffler pendant 5 jours…pas la peine de faire le brushing !
Petit tour en ville, pas grande animation en ce mois d’avril, basse saison. La rue principale Libertador San Martin est une succession de boutiques, d’agences de voyage, de restaurants et bars…L’ambiance est montagnarde avec des devantures en bois et toujours ce vent …
Petite nouveauté à El Calafate, c’est le musée du glacier. Des navettes partent du centre-ville pour se rendre au musée dont la forme rappelle celui d’un glacier ! A l’intérieur, explication technique sur la géologie, sur l’évolution de la glace avec le climat, des photos et vidéos et notamment des images de la dernière cassure en mars 2016. Une bonne entrée en matière avant la visite des glaciers, des vrais !
Le lendemain matin, direction port de Punta Bandera, embarquement à bord de la croisière Rio de Hielos. 7h de navigation sur le lac argentin, quelques énormes icebergs dérivent tranquillement mais devant lesquels tout le bateau est en admiration. Des molosses de glace qui jaillissent du lac, et dire que la partie visible n’est qu’une partie infime de la taille réelle…
Nous devinons au loin le glacier Upsalla dans la brume que nous ne pouvons approcher à cause des nombreux icebergs. Puis le glacier Speggazini devant lequel le bateau s’approche vraiment au plus près. Tellement impressionnant cette hauteur, ce bleu, on se sent tout petit. Un pur émerveillement pour les yeux malgré le froid. Les photographes du bateau nous font la pose et les mises en scène.
Chemin retour au port et continuation vers The Big One : Perito Moreno ! Nous arrivons sous un soleil radieux, il est 16h, les touristes ont déjà quitté les lieux. La route d’accès est sinueuse mais à présent goudronnée. Beaucoup de nouvelles installations (ascenseur, nouvelles passerelles, cafétérias…) car en pleine saison, des milliers de touristes affluent chaque jour. Mais là nous sommes seuls, personne et le soleil qui chauffe et nous réchauffe. On se laisse envoûter par ce mastodonte et sommes à l’affût du moindre bruit de chute de glace qui vient résonner dans le glacier lui-même. C’est la troisième fois que je viens l’observer et toujours autant d’admiration, de toute beauté !
Nouvelle journée de découverte, direction El Chalten. Route toute goudronnée sur 220 kms depuis El Calafate. Arrêt à peu près à mi-chemin à l’estancia La Leona. Faut pas la louper car c’est le seul moyen de faire une pause pipi et de boire un petit café. Première vision de vrais gauchos qui boivent le maté. Puis c’est reparti sur cette ligne droite interminable qui longe le lac Viedma. On commence peu à peu à apercevoir un bout du Fitz Roy mais pas mal de nuages.
Arrivée à El Chalten, petit village de montagne bâti au pied du Fitz Roy. Nous partons de suite vers l’embarcadère pour la navigation sur le lac Viedma qui nous permettra de réaliser par la suite le mini-trek sur le glacier Viedma. Une heure de bateau avec un vent de folie…les vagues passent par –dessus bord, douche assurée pour celui qui veut prendre l’air sur le pont ! Le glacier Viedma devient de plus en plus grand au fur et à mesure de notre approche. Le contraste du glacier avec les rochers rouges qui l’entourent est saisissant, magnifique. Il nous faut descendre du bateau sur un bout de rocher, ici pas de débarcadère, c’est comme on peut, là où on peut (enfin au final c’est le capitaine qui gère). A partir de là je crois que je n’ai jamais connu un vent aussi fort, quasi impossible de rester debout à certains points surtout que le glacier que l’on doit atteindre se trouve de l’autre côté, il faut donc passer un col très venté, une vrai expédition. Puis une fois arrivé, il faut traverser un petit pont de bois, certes de 2 mètres de long, mais on se demande quand même comment il tient. Une fois équipés de crampons, de gants avec les sacs à dos bien ajustés, nous voici à la queue leu leu à marcher derrière le guide, pour nous enfoncer un peu sur le glacier. Le début se fait plus sur des cailloux puis la glace, des crevasses, des arêtes à suivre, une belle expérience, de très belles images, un souvenir unique ! Retour par le même chemin, marche puis bateau avec le vent qui nous accompagne toujours.
Je rentre sur El Calafate en bus, que j’ai attrapé de justesse car il partait du terminal de bus quand la navette du bateau arrivait à El Chalten. C’était moins une, tant d’émotions et de fatigue durant cette journée, que je dors les 3h du retour à El Calafate. En arrivant à mon hôtel, je reçois un message de l’agence m’informant que l’excursion vers l’Estancia Cristina est annulée pour le lendemain à cause de forts vents. Quelle déception !! Cette excursion était la principale raison de mon voyage à El Calafate…en même temps le bateau, le vent, au final cette nouvelle me soulage un peu aussi.
Du coup je vais tester une autre excursion « Safari Patagonico».
Nous voilà partis à bord d’un 4×4, un vrai d’aventuriers avec au compteur des centaines de milliers de kilomètres, une porte qui couine quand on la ferme et des sièges qui ont déjà amortis pas mal de fesses. L’excursion commence par une montée au Cerro Huyliche, d’où la vue sur le lac argentin est superbe.
Nous passons des terrains privés, croisons des gauchos à cheval, notre guide Marcelo nous explique la présence de fossiles, la vie des plantes, comment vivait la dernière famille. Après une bonne heure de piste, nous arrivons à une casa de campo. En chemin, le temps s’est dégradé et nous arrivons sous une neige qui tombe de plus en plus fort. On tente tout de même d’allumer un feu dans la cheminée, Marcelo sort la bouteille de vin, le fromage et le saucisson. Puis devant l’accumulation inquiétante de la neige, Marcelo décide de redescendre. On éteint le feu dans le cheminée et terminons nos verres avec précipitation. Après quelques glissades bien maîtrisées, nous apercevons El Calafate, me voilà rassurée. Je n’ai pas pu « tester » cette excursion dans son intégralité, mais j’en ai compris l’idée et l’esprit : un lieu authentique, avec des traditions, une histoire, une belle échappée loin des touristes.
Mon voyage à El Calafate se termine, mais ma route continue sur Ushuaia.